Depuis plusieurs années, l’apprentissage connaît un essor historique en France. Avec plus de 860 000 contrats signés en 2023, cette voie de formation a séduit les jeunes et les entreprises . Mais derrière ce succès se cache une réalité budgétaire : le financement public du système est devenu difficilement soutenable. En avril 2025, le gouvernement a donc présenté une réforme ambitieuse pour garantir la pérennité de l’apprentissage, tout en assurant une gestion plus efficiente des fonds publics.
Une croissance fulgurante… mais coûteuse.
Entre 2018 et 2023, le nombre d’apprentis a bondi de 78 %, soutenu par des aides exceptionnelles versées aux employeurs et des niveaux de financement parfois très au-dessus des coûts réels de formation.
Une mission d’audit (IGF-IGAS-IGE) a mis en lumière certaines dérives :
- Des écarts importants entre les niveaux de prise en charge fixés par les branches professionnelles et les coûts réels.
- Un système peu incitatif à la maîtrise des dépenses ou à la performance pédagogique.
La réforme : mieux financer, mieux orienter, mieux former !
Le cœur de la réforme repose sur un nouveau modèle de financement plus responsable. L’objectif : assurer un meilleur rapport coût/efficacité, sans pénaliser la dynamique d’apprentissage.
Les principales mesures :
1. Revoir les niveaux de prise en charge
Dès 2025, certains niveaux jugés trop élevés seront corrigés à la baisse, en tenant compte des coûts réellement observés dans les CFA. À partir de 2026, un nouveau cadre de régulation s’appliquera, avec des critères clairs :
- Coût réel des formations
- Taux d’insertion dans l’emploi
- Taux d’obtention du diplôme
Les branches devront désormais justifier les montants proposés et démontrer leur cohérence avec les besoins économiques.
2. Réduction des aides aux employeurs
L’aide exceptionnelle versée pour tout contrat d’apprentissage sera progressivement recentrée. L’objectif : favoriser les formations longues, qualifiantes et en tension, plutôt que les usages opportunistes.
3. Évaluation et pilotage renforcés
La réforme introduit une logique de performance :
- Les CFA devront améliorer la qualité pédagogique et mieux gérer leurs coûts.
- Les formations seront évaluées grâce aux données de Parcoursup, InserJeunes, France Compétences…
- Les branches et CFA seront accompagnés mais aussi responsabilisés.
Pour les jeunes et les entreprises : quelles conséquences ?
Ce qui ne change pas :
- L’apprentissage reste pleinement soutenu.
- Aucun contrat en cours ne sera impacté.
- Les secteurs prioritaires (santé, numérique, BTP…) continueront d’être fortement encouragés.
Ce qui évolue :
- Une sélection plus rigoureuse des formations financées.
- Une incitation à choisir des formations professionnalisantes, avec une insertion rapide.
Un calendrier progressif
- Avril 2025 : Lancement de la réforme et premières mesures.
- Fin 2025 : Révision des niveaux de financement les plus critiques.
- Janvier 2026 : Entrée en vigueur du nouveau cadre de financement.
En résumé
Cette réforme marque un tournant structurel dans le financement de l’apprentissage. L’ambition est claire : concilier excellence pédagogique, orientation vers les métiers d’avenir et viabilité économique. Pour les jeunes, les entreprises et les CFA, c’est l’occasion de se recentrer sur ce qui fait la force de l’apprentissage : un tremplin vers l’emploi durable.
Sources :
Téléchargez le dossier de presse officiel complet ici :
👉 Réforme du financement de l’apprentissage – Dossier de presse (PDF, avril 2025) : travail-emploi.gouv.fr
👉 Retrouvez d’autres informations sur le site du Ministère du Travail : https://travail-emploi.gouv.fr/